Qu’est-ce que la bronchiolite du nourrisson ?
La bronchiolite est une infection virale très contagieuse des bronches les plus petites, les bronchioles, qui amènent l’air tout au fond des poumons. Elle s’observe chez l’enfant de moins de 2 ans et surtout chez le nourrisson de moins de 8 mois. Dans 80 % des cas, la bronchiolite est due au virus respiratoire syncitial (VRS) mais elle peut également être secondaire à un autre virus, ou d’origine bactérienne. En France, l’épidémie de bronchiolite débute à l’automne, se termine en fin d’hiver et touche un tiers des nourrissons de moins de 2 ans.
Quels sont les symptômes de la bronchiolite du nourrisson ?
Une bronchiolite commence comme une simple rhinopharyngite, avec une légère fièvre, un nez qui coule et une toux sèche. Le nourrisson présente ensuite une respiration rapide entrecoupée de pauses, notamment pendant les repas. Il est agité, boit de moins en moins et repousse ses biberons. Ses bronches sont encombrées par des sécrétions qu’il n’arrive pas à évacuer. Parfois, on peut entendre des sifflements respiratoires. La plupart du temps, les difficultés respiratoires disparaissent spontanément en quelques jours.
Quelles sont les complications de la bronchiolite ?
La majorité des bronchiolites sont bénignes. Néanmoins, certains enfants sont durablement gênés ou présentent des récidives fréquentes. Une fièvre élevée, une otite ou des sécrétions purulentes doivent alerter sur une possible surinfection bactérienne qui nécessite l’administration d’antibiotiques. Dans certains cas, les difficultés qu’éprouve l’enfant pour respirer peuvent se transformer en détresse respiratoire nécessitant une hospitalisation, voire des mesures de réanimation. Une vigilance particulière doit être accordée aux nourrissons nés prématurément et à ceux qui souffrent d’une autre maladie.
Certains enfants peuvent faire un deuxième épisode de bronchiolite dans leur vie. À partir du troisième épisode, le médecin recherchera systématiquement l’existence d’asthme.
Quelles sont les causes de la bronchiolite ?
Dans 80 % des cas, la bronchiolite est due au virus respiratoire syncitial (VRS, un virus également responsable de troubles respiratoires chez les personnes âgées) mais elle peut également être secondaire à un autre virus, ou d’origine bactérienne (Hæmophilus influenzae de type B, par exemple). Le VRS se transmet par l’intermédiaire des gouttelettes expulsées par la toux et les éternuements, mais aussi par l’intermédiaire des mains ou d’objets contaminés (jouets, linges de toilette, aliments contaminés, etc.). Le manque d’hygiène, les lieux mal aérés et la vie en collectivité favorisent la propagation de la maladie.
Ce que vous devez faire en cas de bronchiolite d’un nourrisson
- Faites boire votre enfant souvent et en petites quantités.
- Fractionnez ses repas.
- Faire des lavages de nez régulièrement avec du sérum physiologique, de préférence avant les repas.
- Surélevez légèrement le thorax de votre bébé à l’aide de coussins placés sous le matelas.
- Réduisez la température de la chambre à 18 ou 19 °C et humidifiez l’air.
- Ne fumez pas en sa présence ni dans une pièce où il peut séjourner.
- Soulagez sa fièvre si l’enfant semble en souffrir.
- Surveiller votre enfant et consulter un médecin en cas de modification de son comportement ou de sa respiration (voir tableau si dessous).
Appelez immédiatement le service d’aide médicale d’urgence (SAMU) en composant le 15 ou le 112.
- Si l’enfant respire vite et se fatigue.
- Si son comportement change.
- S’il demeure somnolent et s’il refuse de boire et de se nourrir.
- Si ses lèvres ou ses ongles deviennent bleus ou s’il est pâle.
- Si sa respiration ralentit peu à peu et que l’enfant semble s’endormir.
- S’il présente des vomissements ou de la diarrhée.
- S’il est âgé de moins de 6 semaines.
- S’il est âgé de moins de 3 mois et est né prématurément ou a souffert de problèmes respiratoires
- S’il souffre d’une maladie cardiaque ou chronique.
Consultez un médecin dans la journée :
- Dans tous les cas, si le nourrisson a moins de trois mois.
- Si le nourrisson respire de manière saccadée, s’il est agité, boit peu et repousse les biberons.
- Si sa respiration est sifflante.
- Si sa fièvre augmente et qu’il semble avoir mal à l’oreille.
- Si les symptômes s’aggravent après une première consultation (augmentation de la fièvre, sécrétions devant purulentes, par exemple).
La prévention de la bronchiolite
Quelques règles d’hygiène simples peuvent limiter le risque de contamination en période d’épidémie, ou du moins le risque de récidive :
- lavez-vous les mains (et celles de vos autres enfants) avant de toucher votre nourrisson, ou utilisez un gel hydro-alcoolique désinfectant ;
- n’embrassez pas votre enfant sur le visage, embrassez-le sur la nuque, ou le corps ;
- si vous êtes enrhumé, il est préférable de porter un masque lorsque vous vous occupez de votre bébé. Faites-en un jeu s’il semble inquiet ;
- si possible, ne sortez pas votre bébé de un ou deux mois dans des lieux trop fréquentés et trop confinés, comme les transports en commun ou les grandes surfaces ;
- aérez régulièrement votre logement et évitez de surchauffer les pièces (19 à 20 °C suffisent) ;
- rincez régulièrement le nez du nourrisson en cas de rhinopharyngite ;
- n’échangez pas les tétines ou les petites cuillères d’un bébé avec celles d’un autre ;
- ne fumez pas en présence d’un enfant.
- Deux médicaments sont désormais disponibles pour prévenir les infections respiratoires dues au virus respiratoire syncytial. Ils contiennent des anticorps monoclonaux ( palivizumab, nirsévimab) qui sont dirigés contre une protéine de VRS. Ils empêchent ainsi le virus de se multiplier dans l’organisme. Ils se présentent sous forme de solution injectable. Ils se distinguent par leur rythme d’administration et leur cible
Les traitements de la bronchiolite
Il ne peut pas y avoir d’automédication en cas de bronchiolite chez un nourrisson, sauf pour soulager la fièvre. Les antitussifs et les fluidifiants bronchiques sont contre-indiqués. Seul le médecin peut juger si l’administration d’un médicament est nécessaire.
La kinésithérapie respiratoire n’est pas systématique. À ce jour, aucune donnée scientifique ne permet de conclure sur son efficacité. Le médecin peut en prescrire quelques séances en cas d’encombrement bronchique très important, pour désobstruer les voies respiratoires encombrées par des sécrétions.
Les fluidifiants bronchiques sont contre-indiqués chez les enfants de moins de 2 ans. Les antibiotiques ne sont administrés qu’en cas de surinfection bactérienne. Les médicaments bronchodilatateurs sont contre-indiqués, voire dangereux pour le jeune enfant. Les médicaments contre la toux sont à éviter car ils empêchent l’expulsion des sécrétions bronchiques.
L’hospitalisation n’est nécessaire que dans les formes les plus graves. La bronchiolite est néanmoins la principale cause des admissions de nourrissons à l’hôpital en période hivernale : chaque hiver, environ 50 000 nourrissons consultent en urgence pour bronchiolite et 20 000 sont hospitalisés. L’administration de traitements préventifs (anticorps monoclonaux) devrait réduire ces chiffres.